Islande 2013 : Jour 5

Jour 5 : Alftavatn – Landmannalaugar

Le temps d’avaler le petit déjeuner et de démonter la tente, et on se met en route à 8h30. Une longue journée nous attend vu que l’on va devoir doubler pour aller direct jusqu’au Landmannalaugar tant attendu ! On rattrapera rapidement les alsaciens qui étaient partis un peu avant nous, on va se retrouver tout au long de cette lonnnggguuuue journée.

 

Et c'est parti !
Et c’est parti !
En route vers le fond de la vallée
En route vers le fond de la vallée
De tels paysages désolés, j'adore !
De tels paysages désolés, j’adore !
Yannick et au loin Marion, les Strasbourgeois
Yannick et au loin Marion, les Strasbourgeois

On arrive assez rapidement au fond de la vallée, et c’est là que les choses sérieuses commencent : un mur de 300m à monter avec une méthode typiquement islandaise : on trace tout droit ! M’étant préparé psychologiquement à la journée à venir et retrouvant presque un état de santé vivable, je me lance à l’assaut du monstre, et je m’en sors mieux que prévu.

Arrivé au sommet…

… l’état de grâce, la vision suprême !

Vous allez avoir droit à la plus belle vue que j’ai eu en Islande, et je l’ai mérité.

TADAAAAAAA :

 

Mignon nan ?
Mignon nan ?

après cette grosse montée, je suis resté 10 minutes à admirer et reprendre mon souffle. Sur le coup j’ai été bluffé par la vue, et je le suis toujours autant plusieurs mois après !

J’en avais déjà eu un avant goût grâce aux quelques photos que j’avais glané sur Internet, mais rien, pas un appareil photo, ne peut rendre grâce à ce paysage sublime. Rien que pour cette vue époustouflante, je suis content du trajet, de la bronchite, et des nuits pourries. La nature brute, et contrastée, typiquement islandaise. Un tableau impressionniste, des tâches de bleu, de vert, de blanc et de noir : l’ISLANDE !

On est rien devant cette nature, cette puissance sereine. J’avais déjà pris une grosse claque au Godaland, celle là la surpasse en puissance. Quelle vue mes amis, quelle vue ! Ça c’est de l’ascension qui n’est pas radine en récompense. Ça doit être magnifique en venant du Nord, en montant depuis le Sud, elle se mérite, se gagne.

Encore une fois, le temps nous gâte, l’horizon est visible, le ciel clair, ce qu’il faut de nuage pour texturer le ciel. Je m’étale un peu sur cette vue, mais c’est qu’elle m’a vraiment retourné.

En haut le paysage change, il est totalement différent de la vallée, on sent que l’on s’approche du Landmannalaugar. On aperçoit nos premières fumerolles, on sent de suite qu’il y a de l’activité dans cette terre, au sens propre. Les montagnes ont changées

J'avoue, j'attendais que ça s'effondre :)
J’avoue, j’attendais que ça s’effondre 🙂
Rhyolites !
Rhyolites !
Notre première fumerole
Notre première fumerolle
Un petit bain ?
Un petit bain ?

ici aussi, le rhyolite est roi. On avance doucement, car la montée a tout de même laissé quelques traces. Après les dernières montées, on se pose au pied de plusieurs montagnes de rhyolite, pour se faire une pause café / chocolat bien méritée. J’ai adoré ces pauses au final : se choisir les plus beaux coins pour se poser, et se réchauffer tranquillement avec un petit café, le pied 🙂

On finit par arriver sur un relief qui surplombe le plateau du refuge (on peut l’apercevoir tout au fond du plateau, pris au milieu des neiges). Yannick et Marion qui nous suivent depuis la matinée sont encore avec nous, mais on va tracer pour arriver le plus vite possible au refuge.

 

Panorama du plateau, avant le refuge de Hrafntinnusker
Panorama du plateau, avant le refuge de Hrafntinnusker

On redescend doucement du dernier relief, puis c’est la lente marche dans la neige. On lâche les 2 strasbourgeois, et on avance vite sans faire de pause pour trouver vite la chaleur du refuge. La neige nous ralenti un peu, mais ce n’est pas grand chose comparé à ce que l’on a rencontré sur le col de Fimmvörðuháls. On arrive au refuge, et là, surprise, je croise un client.. oui oui, perdu au milieu d’un trek en Islande, je tombe sur le chef d’une boite avec qui on bosse. Marrant le hasard !

A l’intérieur, on paye pour pouvoir utiliser les locaux, sauf qu’en fait, nous n’avons pas le droit de faire chauffer nos repas à l’intérieur. Génial ! On mange un truc correct et chaud, c’est déjà pas mal. J’essaye de dormir un peu, mais les restes de bronchite m’en empêchent. Très bien, alors puisque c’est ainsi, on repart ! Il faut redescendre vers le Landmannalaugar désormais.

2 / 3 kilomètres de neige pour commencer et nous mettre en jambe, les doigts dans le nez ! Un long plateau enneigé pour se réchauffer les articulations.

Au premier refuge, le tracé du parcours
Au premier refuge, le tracé du parcours
Le plateau de neige pour commence la descente
Le plateau de neige pour commence la descente
On retrouve du rhyolite et du relief
On retrouve du rhyolite et du relief
C'est mignon quand même ici.
C’est mignon quand même ici.

Ensuite, on commence à retrouver du relief, ça monte, ça descend, et là, paf la surprise du jour commence : de la grêle ! On se prend des averses de grêle non stop sur la tronche. Arrivé à Storihver, j’en ai déjà marre. Je suis claqué et mes genoux me font salement morfler. Et ce temps pourri …On continue malgré tout à avancer avec Jérôme, jusqu’à ce qu’enfin, on arrive en vue de la descente. Bordel, ça va être long !

Storihver
Storihver
Le genre de relief qui va me casser les pattes.
Le genre de relief qui va me casser les pattes.
Une longue descente qui s'annonce
Une longue descente qui s’annonce, on voit les restes de grêle par terre
Au milieu à droite, on aperçoit le refuge... mais il est encore bien loin
Au milieu à droite, on aperçoit le refuge… mais il est encore bien loin

J’ai mes genoux qui hurlent, mais je vois que Jérôme en a marre lui aussi. C’est moche, mais ça me remonte le moral, je ne suis pas le seul à en avoir marre. Il faut dire que les averses de grêle durant 2h nous sapent le moral. On commence donc la descente, mais sans y prendre aucun plaisir. J’avance de manière mécanique, je boitille en suivant Jérôme, et roulez vieillesse.

A partir de là, plus de photo, un seul but : en finir !

On arrive à la jonction de Brennisteinsalda, une des montagnes du coin, mais on est loin d’en avoir fini ! Il faut continuer à contourner cette coulée de lave sans fin avant d’arriver au camp, le tout sous une pluie sans fin (mais c’est quand même mieux que la grêle). J’ai connu plus réjouissant comme arrivé.

Après l’avoir contourné, on finit maintenant par traverser la coulée de lave. Sous ce temps pourri, c’est lugubre. En d’autres circonstances, j’aurais sans doute apprécié cette descente et cette lave terrible, mais là, on presse le pas pour en finir, dégoûtés par le temps. Encore une demie heure et on arrive ! Je file au refuge nous trouver 2 lits au sec, pendant que Jérôme file chercher du ravitaillement au Mountain Hall. Bon okay, en vrai il va chercher l’apéro !

On y est arrivé. Enfin ! J’en ai chié avec cette foutue bronchite, mais bordel, on l’a fait ! 82 kilomètres en 4 jours de marche, sans jour de repos.

Une fois installé dans la chambre, on se fait un apéro bien sympa à base de Viking (bière) et de biscuits apéro bien gras, puis on file dans les bains chauds pour se remettre de nos émotions. On y retrouve les marseillais et les strasbourgeois, déjà en train de se réchauffer. On se fait une petite place au chaud, et c’est parti pour la détente.

Jérôme quitte le bassin au bout de de 2 heures, mais je reste une heure de plus, je suis bien dans cette eau chaude moi… La sortie est violente par contre, passer d’une eau chaude à un petit 4°C venteux, ce n’est pas forcément terrible pour ma bronchite. Mais bon, 3h dans l’eau chaude, ça fait du bien au moral tout de même !

Quand je rentre dans la chambre, Jérôme est dans son sac de couchage en train de lire. Je mange un peu en silence (certains sont déjà en train de dormir), puis je ressors me balader un peu. A mon retour, je me pose sur le canapé à l’entrée du refuge. Mais dit donc, c’est qu’il est pas mal ce canap …

Je vais me coucher dans le refuge, je passe 5 minutes à tousser comme un cancéreux. Bon c’est décidé, je vais dormir sur le canapé. J’emmerde personne, personne ne m’emmerde, c’est pas plus mal. La nuit sur canapé la plus chère de ma vie, mais j’ai au moins pu me reposer comme ça.

Trace de la journée

Vous pouvez désormais trouver la trace sur wikiloc en cliquant ICI.

  • Longueur de l’itinéraire : 22.6 km
  • Dénivelé positif cumulé : 942 m
  • Dénivelé négatif cumulé : 909 m
  • Altitude maxi : 1061 m
  • Altitude mini : 552 m
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